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Elémentaire

Les images séquentielles

Interview de Françoise ERIKSEN
Enseignant référent de scolarité
Ancienne formatrice à l’IUFM de Paris
Auteur du Bon Sens des Images

En maternelle, les images séquentielles sont un support d'activité fréquemment utilisé pour développer les compétences langagières (expression orale, enrichissement du vocabulaire, structuration du récit, etc.), mais aussi les compétences de repérage spatio-temporel. Il s'agit en effet de repérer les liens logiques entre des images et de les remettre en ordre chronologique.
À l'occasion de la parution du nouvel Atelier Le Bon Sens des Images, Françoise Eriksen nous apporte des éclairages, des réponses et des pistes de réflexion quant à l'utilisation de ces supports avec les élèves.

Pourriez-vous préciser les objectifs pédagogiques et les spécificités de votre atelier ?

« L'atelier a pour objectif d'aider les élèves à dépasser la simple description d'images, et de les amener à construire de petits récits dans lesquels s'enchaînent plusieurs actions dans un ordre logique. Il faut donc qu'ils puissent repérer cet ordre logique et mettre en mots les différentes scènes qui se suivent. Pour atteindre ces compétences, l'atelier présente trois grandes spécificités :
- Il propose de commencer par des séries de 2 images. Ces séries vont permettre de travailler les notions spatio-temporelles de base, essentielles à la compréhension de la suite logique, mais difficiles à acquérir pour les plus petits : ce sont des notions telles que « avant, après, d'abord, ensuite, la première, la deuxième image, etc. ».
- Les illustrations, tout en étant attrayantes, sont sobres mais dynamiques (dans les mouvements ou attitudes des personnages) pour permettre aux enfants d'en percevoir l'essentiel, en particulier les actions des personnages.
- Enfin, l'atelier comporte des planches supports qui constituent une aide pour les élèves en leur apportant des repères dans la construction des suites d'images (fléchage gauche -> droite, numérotation des cases). Deux types de planches sont prévues : les unes comprennent une image déjà illustrée où l'élève viendra compléter la suite ; les autres sur lesquelles l'élève pourra construire entièrement la suite logique sont vierges. »

Vous insistez sur l'importance de faire progresser les élèves « pas à pas ». Comment cette priorité est-elle concrètement mise en œuvre dans la démarche de l'atelier ?

« Placer plusieurs images dans un ordre logique et raconter l'histoire reste un exercice difficile pour beaucoup d'élèves. D'où l'importance d'une progression rigoureuse entre les séries :
- d'une part par l'introduction progressive d'une image supplémentaire pour les séries de 3 puis 4 images. Ainsi, chaque suite peut être réalisée dans un premier temps avec 2 images, puis la troisième image vient compléter le récit, de même pour la série de 4 images. Cette progression permet de faire réinvestir à la fois le vocabulaire déjà travaillé et la compétence de mise en ordre déjà exercée sur 2 puis 3 images ;
- d'autre part avec l'utilisation des planches supports où une image est illustrée à une place différente (début, milieu, fin). Ceci permet d'éviter que les élèves posent les images de façon aléatoire et les encourage, au contraire, à appréhender l'ordre logique en étant en situation de recherche, de questionnement, d'observation et en s'appuyant sur des indices à partir de cette image. Cette étape semble essentielle pour aider les élèves à mieux comprendre une activité qui demande simultanément la mise en ordre d'images et la construction d'une histoire. »

Comment peut-on aider les élèves à comprendre et formuler les relations temporelles et causales ? Pourriez-vous nous donner un exemple à partir d'une série d'images ?

« L'accompagnement de l'enseignant est ici primordial. C'est lui qui vérifie si l'enfant a bien compris l'enchaînement logique des images et qui l'aide à trouver la bonne formulation si son expression n'est pas encore très élaborée ou à enrichir sa production langagière.

Mais l'enseignant pourra faire émerger le « parce que » en demandant pourquoi Sami souffle sur son bol de soupe. L'élève pourra ainsi formuler l'action de la maman qui a ouvert la cage. »

Quels prolongements peut-on mener une fois l'histoire bien connue des élèves ?

« Il ne faut pas hésiter d'abord à proposer plusieurs fois les mêmes suites logiques à différentes périodes de l'année et à évaluer régulièrement les acquis des élèves. Pour cela, l'enseignant pourra se reporter au tableau récapitulatif des verbes d'action et des notions spatiales figurant dans le livret pédagogique. Les différentes scènes illustrées permettent par ailleurs de travailler un lexique varié.
De nombreuses activités à partir d'une histoire déjà connue pourront être également mises en place :
- compléter une histoire, rajouter des scènes ;
- changer la fin, imaginer un autre début ;
- inventer une histoire avec le même début ou en changeant les personnages ;
- travailler sur des suites en augmentant le nombre d'images. »

Quelques points de repère sur la description d’une image…

- Pour établir et exprimer les relations entre deux ou plusieurs images, il est important de pouvoir décrire chaque image. Décrire, c'est énumérer au moyen d'un vocabulaire précis les objets, les personnages, les actions, les lieux, le temps qui caractérisent l'image.

- Les images choisies peuvent représenter :
des situations de la vie quotidienne : le lever, la toilette, l'habillage, les repas, les jeux, la sortie de l'école, etc. Une situation de vie connue des enfants favorise leur envie de s'exprimer. Elle les aide également à se repérer dans la chronologie des différentes étapes ;
des thèmes documentaires : la croissance, les étapes de la vie, le cycle des saisons, les plantations, la fabrication d'un objet, etc. L'expérimentation et la manipulation préparent les élèves à décrire les images et à reconstruire une chronologie en utilisant des mots qui auront été découverts auparavant ;
les épisodes d'une histoire, connue des enfants ou non. Dans tous les cas, si un élève trouve un autre ordre chronologique que celui initialement prévu, il le justifie auprès de l'enseignant ou des autres élèves.

- Il est important de choisir des grandes images, « lisibles », colorées et variées de manière à apprendre progressivement aux enfants à « voir » les choses, à prélever des indices pertinents et à nommer avec précision.

> Le Bon Sens des Images

À découvrir aussi :

Écoute et raconte - Scénarios à la maison
Un atelier dirigé conçu pour favoriser les situations d'écoute et de langage autour de la notion de chronologie. La manipulation du matériel permet aux élèves de s’approprier le vocabulaire familier de la maison et d’apprendre à construire des phrases incluant les marqueurs temporels.

 

Scénario Suites chronologiques
Des séries de 5 cartes ou 6 cartes (dont 1 intruse) à replacer dans l’ordre chronologique.

 

 

Histoires séquentielles sonores
Un matériel d'écoute conçu pour travailler le langage oral en atelier dirigé. Par la mise en correspondance d'indices sonores et visuels, les enfants enrichissent leur vocabulaire et apprennent à construire un récit.

 

Éduquer au développement durable

Le 01 Février 2013

Éduquer au développement durable

Éduquer au développement durable

L'Éducation au développement durable (EDD) est entrée progressivement dans les programmes d'enseignement. Aujourd'hui, elle fait partie intégrante de la formation des élèves, de la maternelle au lycée, et relève d'une approche transdisciplinaire. L'école maternelle joue un rôle essentiel dans la formation de nos jeunes « éco citoyens » : elle les prépare à adopter une attitude responsable et des pratiques citoyennes.

« Sensibiliser » ou « éduquer » ?

Peut-on véritablement parler d'« éducation » au développement durable auprès de jeunes enfants ? S'il est difficile d'aborder de manière scientifique et globale un grand nombre de questions avec eux, ils peuvent néanmoins être sensibilisés par des observations et des actions concrètes à l'écologie, à la préservation de la nature et de l'environnement, au respect des autres, à des notions de solidarité, de citoyenneté, de santé...
Comme l'indiquent les Programmes de l'école maternelle (BO du 19/06/2008), « ils [les élèves] sont sensibilisés aux problèmes de l'environnement et apprennent à respecter la vie » et plus loin, « ils découvrent le lien entre certains apprentissages scolaires et des actes de la vie quotidienne ». À ce stade de la scolarité, il s'agit principalement :
- d'amener les enfants à découvrir, s'émerveiller et observer l'environnement dans lequel ils évoluent (le monde vivant et le monde non vivant),
- de leur faire prendre conscience de l'impact de leurs gestes et comportements sur cet environnement, car c'est celui sur lequel ils pourront agir quotidiennement !

Une approche transdisciplinaire

L'éventail des thèmes que l'on peut aborder en classe est large et couvre plusieurs domaines d'apprentissage :
- la nature et l'environnement : les ressources, l'eau, l'évolution des paysages, la biodiversité, la préservation de la nature, le devenir de la Planète... ;
- la vie quotidienne : l'habitat, les transports, la découverte de l'environnement proche ou plus lointain... ;
- la citoyenneté : les gestes de la vie quotidienne (réduire-réutiliser-recycler), la sécurité routière... ;
- « Vivre ensemble » : se connaître, apprendre à vivre avec les autres et à les respecter, développer la solidarité... ;
- la santé et l'équilibre alimentaire : la découverte du corps, l'hygiène, la nutrition...

Agir « localement »

La notion de développement durable est généralement déclinée auprès des élèves de maternelle à travers des activités ou des projets pédagogiques en lien avec leur environnement proche : par exemple, mettre en place un tri sélectif des déchets, construire des objets avec du matériel de récupération, aménager et cultiver un jardin dans la cour de l'école, fabriquer une station météo, accueillir et s'occuper d'un petit animal dans la classe, etc.
Plusieurs formes de travail peuvent être proposées : enquêtes, expositions, expérimentation directe, réalisation matérielle, concours, projets et visites, en particulier au cours de classes vertes.

Préparez vos élèves à devenir des « éco citoyens » !

Jeux de la nature
Des jeux de langage et d’observation pour découvrir 6 environnements naturels et s’initier à la biodiversité.

Mission forêt propre
Ce jeu de coopération permet de sensibiliser les enfants à l'importance de ramasser et de trier les déchets pour participer à la protection de l'environnement. Collecter et trier avec la pince en plastique fournie, c’est encore plus motivant !p>

À découvrir aussi

Imagier sonore des animaux
30 photos d’animaux dans leur environnement naturel et leur cri pour découvrir le monde du vivant. CD inclus.

Puzzles Cycle de vie
Deux encastrements à 3 étages illustrant chacun les 4 étapes de la croissance du papillon et du tournesol.

Atelier Tris - Les matières
Un atelier d'entraînement qui a pour but d'exercer les enfants à identifier, différencier et classer des matières et des matériaux de leur environnement quotidien.

La campagne
4 puzzles composés de 4 pièces sur le thème de la cour de ferme, la mare aux canards, le potager et les champs.

 

Conter, raconter, imaginer…

Le 16 Novembre 2012

Conter, raconter, imaginer…

Conter, raconter, imaginer…

La lecture de contes est une pratique rituelle ancrée à l'école maternelle, au même titre que les comptines, les rondes et autres jeux chantés et dansés. Une place particulière lui est accordée parce qu'elle développe une culture commune, qu'elle constitue un formidable support pour faire « grandir » les enfants, stimuler leur imagination et favoriser l'appropriation des structures de la langue.

• La construction d'une culture commune
Les élèves découvrent le patrimoine culturel des contes classiques et modernes à travers les histoires lues, les illustrations, les mises en scène, les jeux de marionnettes... La répétition est essentielle pour les amener à comprendre et à s'approprier des récits de plus en plus longs ou complexes. Certains contes traditionnels, comme Boucle d'Or et les Trois Ours, Le Vilain Petit Canard, Roule galette, ou encore La Petite Poule rousse, sont adaptés aux plus jeunes, dès la petite section de maternelle.
Progressivement, les élèves vont apprendre à :
- restituer, reformuler et raconter à leur tour les histoires entendues ;
- repérer la structure et les caractéristiques des contes : personnages, lieux, objets, épreuves ;
- les classer et élargir leurs références parmi différents types de récits : contes traditionnels, contes à structure répétitive ou accumulative, contes des origines, contes du monde... ;
- mettre en relation leurs lectures, afin d'« ouvrir » les textes lus, de les comparer, les rapprocher ou les différencier.

• Une valeur symbolique et initiatique
Les contes sont riches d'expériences et d'enseignements. Les personnages, les liens affectifs que l'on entretient avec eux, les objets et les lieux de l'aventure enrichissent l'imaginaire des enfants. Ces récits les rassurent, les aident à grandir et à y « voir » plus clair dans leurs propres émotions. Par leur valeur symbolique et initiatique, ils montrent en effet aux enfants qu'eux aussi pourront se mesurer avec succès aux épreuves de la vie !
On veillera à créer dans la classe les conditions d'une écoute attentive et confortable pour faire « goûter » à chacun le plaisir des histoires entendues. En véritable conteur, l'enseignant pourra ainsi transporter ses élèves dans le monde merveilleux de l'imaginaire.

Le travail sur le conte peut faire l'objet d'un projet de classe stimulant pour les élèves. Plus simplement, l'enseignant choisira d'orienter les activités vers des productions orales, des productions plastiques et/ou des productions écrites.

• Proposer une lecture suivie de l'album, du début à la fin ; s'arrêter aux épisodes clés ; faire émettre des hypothèses et imaginer la suite.
• Montrer ou non les images de l'album, en même temps que la découverte et la lecture à voix haute du récit ; proposer un travail de lecture et d'analyse des illustrations (recherche d'indices et mise en relation avec le texte lu).
• Reconstituer l'histoire sous forme de puzzle avec des supports illustrés.
• Appréhender la structure narrative du récit en repérant les principaux épisodes et en proposant de les illustrer.
• Classer les personnages (héros, personnage ami ou ennemi), les lieux (situation initiale, lieu obstacle, situation finale), les objets (objet magique ou maléfique) et les associer au bon conte.
• Construire un répertoire de comptines et de chansons autour d'un personnage central (le loup, la fée, l'ogre...).
• Inventer et « écrire » le début, un passage ou la fin d'un conte (dictée à l'adulte), puis l'illustrer.

À découvrir aussi :

Contes classiques et contemporains
Une sélection de livres pour plonger dans l’univers merveilleux des contes populaires, traditionnels et du monde entier.

Puzzles Les contes
Les illustrations riches et colorées, imprimées sur le bois, stimulent l’imagination et le langage. Le cadre permet de caler les pièces et facilite le rangement.

Une année autour des contes
Une année autour des contes est une méthode innovante et complète destinée aux enseignants de petite, moyenne et grande section pour l'apprentissage de l'écriture, de l'écoute, de l'imagination...

Préparer Noël tous ensemble !

Le 01 Octobre 2012

Préparer Noël tous ensemble !

Préparer Noël tous ensemble !

Au retour des vacances de la Toussaint, vous êtes nombreux(ses) à vous lancer dans la préparation d'un projet ou d'une fête de Noël, avec votre classe ou l'école réunie. Et si vous mettiez à profit ce temps de préparation qui motive les élèves pour les sensibiliser aux notions de « vivre ensemble », de solidarité et d'ouverture aux autres ?

• Définir des règles pour faciliter la vie et le travail en groupe

Travailler ensemble autour d'un projet commun pour Noël – que ce soit la préparation d'un spectacle, d'un goûter, d'une exposition pour les parents... –, cela nécessite de s'écouter, de communiquer, de s'entraider et de coopérer. Si une charte du « vivre ensemble » n'a pas encore été formalisée avec les élèves en début d'année, l'occasion se présente pour eux de participer à la définition et à l'élaboration des règles qui régissent la vie en collectivité, dans le but de les faire adhérer. En comprenant le bien-fondé de ces règles, ils les respecteront d'autant mieux ! Par exemple, on pourra les amener à s'interroger sur ce que l'on peut faire et ne pas faire en classe si l'on veut que tout se passe bien dans le groupe, sur l'intérêt pour soi-même et pour les autres de respecter les règles choisies.

• S'interroger : Qu'est-ce que cela signifie de « grandir » ? d'être « plus âgé » ?...

Les fêtes de Noël, parce qu'elles réunissent souvent plusieurs générations d'une même famille, sont aussi l'occasion d'aborder la question de la place de l'enfant parmi les adultes. Qu'est-ce que cela signifie de grandir ? Comment reconnaît-on une grande personne (un adulte) ? À quoi reconnaît-on une personne âgée ?, etc.
De nombreux albums de jeunesse permettent d'introduire ces sujets. Ils aideront les enfants à prendre conscience de ce que chaque génération peut apporter aux autres : affection, soutien, lien, connaissances, valeurs, mémoire familiale, etc.

• Faire rimer « Noël » avec « solidarité »

Pour aller plus loin, avec les plus grands notamment, l'enseignant pourra choisir d'introduire les thèmes de l'exclusion et de la solidarité, dans le but d'ouvrir le regard des enfants sur le monde, sur des cultures et des univers différents. En soulignant des initiatives locales ou en les faisant participer à une action concrète (collecte de jouets de Noël, confection d'une carte de vœux pour des personnes âgées ou isolées), il les sensibilisera aux notions de générosité et de solidarité.

Quelques idées de matériel de décoration pour préparer une belle fête de Noël en s’amusant :

Sapins à décorer
30 sapins aux angles arrondis composés de 2 parties faciles à emboîter.

Formes figuratives transparentes
12 pièces en plastique transparent rigide et 6 formes différentes.

Étoiles à décorer
15 étoiles en polystyrène.

Lanternes à décorer
32 lanternes prédécoupées et rainurées et 4 modèles de découpe différentes.

Pochoirs Noël
12 pochoirs avec 6 motifs différents.

À découvrir aussi

Mon 1er safari
Un premier jeu de parcours très simple pour apprendre à jouer à plusieurs en respectant des règles !

Puzzles - Les générations
4 puzzles en bois pour illustrer les grandes périodes de la vie et introduire la notion de génération.

Jeux de visages
Pour explorer la variété des émotions, apprendre à mieux se connaître et accompagner la découverte des autres.

La maison de poupées
Pour jouer à plusieurs, inventer des histoires, apprendre les règles de vie en groupe.

A comme... Alphabet

De nombreux experts soulignent l'importance de bien connaître les lettres de l'alphabet pour faciliter l'apprentissage de la lecture chez les enfants, d'où le travail de sensibilisation à la reconnaissance des lettres qui leur est proposé à de nombreuses occasions et sous des formes multiples dès la maternelle.

• Découvrir le « nom » des lettres

À travers l'alphabet, l'enfant découvre que chaque lettre à un « nom » ! Ce travail lui permet de prendre conscience du rapport entre l'oral et l'écrit, et plus tard de la correspondance entre les lettres et les sons. En étant capables d'identifier les lettres, les élèves sont amenés progressivement à découvrir que les mots s'écrivent avec des lettres et qu'ils peuvent être décomposés en leurs « constituants orthographiques ». Les « sons » des lettres pourront être appris dans un second temps, comme une caractéristique qui leur est propre.
L'apprentissage de l'alphabet s'accompagnera de l'apprentissage des différentes graphies des lettres. En apprenant le « nom » de chaque lettre, l'enfant pourra lui rattacher les différentes graphies correspondantes (capitales, minuscules en écriture cursive et minuscules d'imprimerie) et mieux les mémoriser.

• Apprendre les lettres avec un abécédaire

Comme le mentionnent les Programmes de l'école maternelle, pour familiariser les enfants avec le principe de la correspondance entre l'oral et l'écrit, « la fréquentation d'imagiers, d'abécédaires qui isolent les mots et les présentent avec une illustration mérite d'être encouragée » (B.O. du 19/06/2008).
L'abécédaire est un excellent outil pour découvrir les lettres, apprendre à les nommer et à les reconnaître. Il en existe sous des formes multiples : album, affiche, etc. Tous ont en commun, généralement, de proposer les lettres dans l'ordre alphabétique, accompagnées d'un mot et/ou d'une image de référence (par exemple A de ananas, B de bonbon, etc.) avec les graphies correspondantes : lettres minuscules en écritures cursive, scripte et capitales d'imprimerie.
Les abécédaires permettent d'éduquer le regard et d'affiner la discrimination visuelle pour amener progressivement les enfants à reconnaître la forme des lettres et à les nommer. Ils servent de support pour mettre en place une grande variété de jeux, d'activités de recherche et de manipulation : par exemple reconstituer ou compléter l'alphabet avec les lettres manquantes ; « lire » les mots connus de l'abécédaire, compter le nombre de lettres dans un mot ; repérer la longueur des mots par le nombre de lettres, etc. En proposant aux élèves de consulter plusieurs abécédaires, il sera utile de leur faire mettre en évidence leurs principales caractéristiques communes : la permanence de l'alphabet et l'ordre immuable des lettres.

Découvrir les lettres avec notre sélection de matériel spécialement conçu pour les plus jeunes :

Lettres capitales rugueuses
Pour découvrir de façon sensorielle les lettres capitales. 2 ensembles avec les 26 lettres de l’alphabet, réunies par un anneau amovible pour favoriser les associations, les tris et les classements de lettres.

Les roues des lettres
Un jeu autocorrectif pour reconstituer les roues des 26 lettres de l’alphabet en associant les trois graphies : capitale, script, cursive. Attention aux lettres proches !

Atelier Boîtes à lettres
Favorise la reconnaissance des lettres et la découverte du principe alphabétique.

Livres-imagiers et abécédaires
Pour le plaisir de découvrir les lettres, les mots et les images.

À découvrir aussi

 

Voir notre dossier sur les ateliers individuels pour préparer à l’écriture et au principe alphabétique

 

Discolud - Lettres et graphies
3 jeux d’association sur le thème des 26 lettres de l'alphabet et dans 3 graphies : capitale, script et cursive.
À utiliser avec la roulette Discolud vendue séparément.

Digilettres capitales et cursives
Un matériel astucieux et pratique pour connaître les 26 lettres de l’alphabet et mémoriser les gestes de l’écriture.

Tracés rugueux repositionnables
Des supports grand format à placer sur une surface lisse pour se préparer aux premiers gestes graphiques en position verticale.

Détente et apprentissage avec les jeux de plateaux !

Le 01 Mai 2012

Détente et apprentissage avec les jeux de plateaux !

Détente et apprentissage avec les jeux de plateaux !

La fin de l'année scolaire et les vacances d'été approchent à grands pas... Et si l'on en profitait pour initier les plus jeunes au principe du jeu de société et pour proposer à tous les élèves des moments mêlant détente et apprentissage, autour de jeux de plateau ?

Un formidable outil pour apprendre !

On définit le « jeu de plateau » comme la pratique d'une activité ludique, dans le cadre d'un petit groupe, avec des règles, un « espace » matérialisé par un plateau, des pièces, cartes, pions, jetons, etc., et un déroulement du jeu précisé à l'avance.
Les jeux de plateau sont d'excellents supports d'apprentissage dans de nombreux domaines d'activités de l'école maternelle : langage, numération, découverte du monde, comportements et vie en collectivité. Ils permettent également de réinvestir des notions précédemment découvertes en classe. Lorsque l'élève s'exprime, « lit », raisonne, compte, calcule... dans un moment de jeu, il expérimente et enrichit ses savoirs.
Ce sont aussi des situations efficaces pour développer les capacités d'observation, d'attention, de concentration et les facultés à raisonner et à mémoriser. Avec les plus jeunes, l'enseignant pourra mener un travail spécifique pour introduire les premières consignes et les premières règles de jeu. Enfin, préparer le plateau de jeu avant la partie... et ranger le matériel à la fin font également partie des apprentissages !

Jeu coopératif ou compétitif ?

- Le premier type de jeu privilégie les jeux de plateau qui n'ont pas recours au modèle « gagnant-perdant ». Les élèves s'associent généralement « tous contre » un personnage, un animal (loup, monstre...) ou un objectif commun : ils découvrent le plaisir du jeu sans la compétition. Le jeu coopératif permet de développer l'esprit d'équipe, de créer une cohésion dans le groupe en rassemblant les joueurs autour d'un même objectif. Les élèves apprennent à s'écouter, se respecter, s'entraider. Il convient particulièrement aux enfants qui n'aiment pas perdre, et qui préfèrent être associés à un autre joueur que de jouer seul. -Dans le jeu compétitif, l'implication personnelle est très forte. L'élève expérimente personnellement les notions d'échec : « J'ai perdu ! » ou de succès : « J'ai gagné ! ». Il apprend à développer une attitude positive et à mieux se connaître. Ces apprentissages sont essentiels pour la vie en groupe et le respect des autres. En alternant jeux coopératifs et compétitifs, l'enseignant maintiendra un bon équilibre entre ces deux modes de jeu et renforcera les capacités de sociabilité de ses élèves.

Découvrez une sélection de jeux pour réinvestir de façon ludique des notions fondamentales, développer l’attention, la concentration et la capacité à jouer en respectant des règles :

Mission forêt propre
Ce jeu de coopération permet de sensibiliser les enfants à l'importance de ramasser et de trier les déchets pour participer à la protection de l'environnement. Collecter et trier avec la pince en plastique fournie, c’est encore plus motivant !

Les bonnes manières à l'école
Ce jeu permet d'apprendre les règles de vie à l'école et de comprendre l'importance de les respecter pour mieux « vivre ensemble ». L'approche ludique favorise les échanges langagiers.

À découvrir aussi

TrioLud - Formes et grandeurs 1
3 jeux à règles de difficulté progressive pour réinvestir les premières notions de propriétés d'objets : les formes et les grandeurs. Chaque jeu peut être mis en place indépendamment. Toutes les règles des jeux proposées sont simples et connues des enfants : jeux de lotos, jeux de parcours et jeux d'association.

Développer la mémoire, l'attention et la concentration pour mieux apprendre !

Le 01 Mars 2012

Développer la mémoire, l'attention et la concentration pour mieux apprendre !

Développer la mémoire, l'attention et la concentration pour mieux apprendre !

La mémoire, l'attention et la concentration sont des facteurs d'« efficience » cognitive. Elles constituent des éléments clés dans les processus d'apprentissage et sont sollicitées à de nombreuses reprises dans la journée de nos jeunes écoliers. Comment stimuler et développer ces facultés, sans fatiguer ni lasser les élèves par des activités trop répétitives ou « contraignantes » ?

• Développer l'attention et la concentration, c'est permettre à l'élève de se préparer à l'action à entreprendre, de sélectionner les « bonnes » informations et de les traiter de manière approfondie.

- Si chaque enfant dispose de capacités d'attention et de concentration qui lui sont propres, les conditions dans lesquelles il se trouve influencent ses facultés à les mobiliser. Certaines situations (ambiance calme, espace organisé et temps prévu pour l'activité) sont en effet plus propices que d'autres pour favoriser l'attention et la concentration.
- On veillera également à adapter les activités en fonction de l'âge des élèves et à renouveler leur intérêt par des jeux et des situations variés. Une activité trop coûteuse en attention risquerait de démotiver rapidement un jeune enfant, et donc de ne pas pouvoir être réalisée.

• La mémoire est conçue comme l'« ensemble des mécanismes biologiques et psychologiques qui permettent la représentation, le stockage et la récupération des informations » (Dictionnaire encyclopédique de l'éducation et de la formation, coll. Les Usuels, Retz). On distingue en général trois phases dans le processus de mémorisation :

1. la mémorisation proprement dite ou encodage (mise en mémoire d'une information présente) ;
2. la conservation de l'information ou stockage ;
3. la restitution et l'utilisation de l'information stockée.

- La répétition est un facteur essentiel de la mémorisation. Des exercices réguliers d'associations d'objets ou d'images, de regroupements, de recherche des différences, de tris, de reproduction et de constitution de suites logiques... permettront à chaque enfant de développer, de manière ludique, ses propres stratégies de mémorisation, tout en favorisant les apprentissages.
- De plus, en offrant aux élèves des possibilités de manipuler, on ne les rend pas seulement actifs, on favorise largement leurs capacités de mémorisation. En effet, on considère que l'« on ne retient généralement que 10 % de ce qu'on lit, 20 % de ce qu'on entend et 90 % de ce qu'on écrit, dessine ou fabrique soi-même » !
- Mais pour qu'ils soient efficaces, ces exercices doivent aussi correspondre à une envie de l'élève ! La motivation, le lien avec ses centres d'intérêt et sa vie quotidienne sont ainsi des conditions de réussite.

Pour exercer la mémoire, stimuler l’attention et la concentration :

Quadrimemo
Sur le principe du jeu de memory, les enfants reconstituent des paires en manipulant des gros capuchons et des objets en volume. Les préhensions sont facilitées, le plaisir de découvrir quel objet se cache sous chaque capuchon s’installe, le jeu se déroule à un rythme motivant !

À découvrir aussi

Atelier LudiTab - La rue
Cet atelier propose 2 puzzles à solutions multiples accompagnés de fiches d’activités ludiques pour développer l’observation, le repérage spatial et la logique. L’attention et la concentration sont stimulées !

Tracés rugueux repositionnables
Des supports grand format à placer sur une surface lisse pour se préparer aux premiers gestes graphiques en position verticale.

Engrenages + Fichier Engrenages
95 pièces en plastique rigide pour réaliser des engrenages mécaniques simples, en 2 ou 3 dimensions.

Approcher les quantités et les nombres

Le 16 Avril 2011

Approcher les quantités et les nombres

Approcher les quantités et les nombres

Interview d’André JACQUART
Ancien Professeur de Mathématiques à l’IUFM de Douai
Auteur du nouvel atelier Les Zigomaths

« Comprendre la notion de quantité implique pour l'enfant de concevoir que la quantité n'est pas la caractéristique d'un objet mais d'une collection d'objets. L'enfant doit également comprendre que le nombre sert à mémoriser la quantité. » Nouveau programme d'enseignement de l'école maternelle, BO spécial du 26 mars 2015.

• Rappels théoriques

Le nombre n'est pas une quantité : il permet de se représenter une quantité ou un rang dans une liste ordonnée. On peut l'écrire en lettres (ou en mots) et en chiffres. Il présente deux aspects :
- L'aspect cardinal fait référence à une quantité, c'est-à-dire à un nombre d'éléments d'une collection. L'enfant peut reconnaître une quantité directement par observation visuelle (c'est souvent le cas pour des petites quantités) ou par comptage des objets de la collection. Dans ce dernier cas, il associe à chaque objet un mot (« un, deux, trois... »), la quantité étant désignée par le dernier mot (par exemple « sept » pour une collection de 7 objets).
- L'aspect ordinal désigne une position dans une liste ordonnée : « Je suis au troisième rang. » Son acquisition est très importante pour faciliter la comparaison de nombres : « 8 est plus grand que 6 parce que 8 vient après 6. »

• Les activités autour du nombre

Les élèves ont de nombreuses occasions de rencontrer et d'utiliser les nombres, sans qu'aucun travail systématique, formel ou abstrait, ne soit exigé à l'école maternelle. Des activités numériques sont mises en place à partir d'événements quotidiens rituels dans la classe : par exemple l'appel, la collation. L'utilisation de matériels et supports spécifiques, comme ici, « Les Zigomaths », permet en outre de proposer un grand nombre de situations, des plus simples aux plus complexes, et d'adapter le travail au niveau des enfants.

Retrouvez Les Zigomaths, un atelier dirigé de numération très complet pour des activités collectives dès l’âge de 4 ans :

Pourriez-vous préciser les principaux objectifs pédagogiques de votre matériel et donner quelques exemples concrets d'utilisation collective en classe ?

« Les Zigomaths permettent d'aborder toutes les composantes de l'activité numérique à l'école maternelle : dénombrement ou comparaison de collections, réalisation de collections selon des contraintes numériques données, résolution de problèmes de type opératoire. 14 compétences sont ainsi développées. Elles peuvent être travaillées dans un large champ numérique, de 5 à 30. La particularité des Zigomaths – et ce qui constitue sa richesse – réside dans l'utilisation, outre d'éléments isolés, d'éléments groupés par 2 ou par 5.
(par 1)
(par 2)
(par 5)
Prenons un premier exemple : Si je demande à des élèves de constituer une collection de 12 Zigomaths, les stratégies seront nécessairement différentes si je ne mets à leur disposition que des éléments isolés ou que des éléments groupés par 2 ou encore que 3 éléments isolés et des groupements par 5.
Prenons pour deuxième exemple une activité de partage équitable : partager en 2 une collection de 12 éléments. Les procédures de résolution ne seront pas les mêmes s'il s'agit de 12 éléments isolés ou de 1 élément isolé, 3 groupements de 2 et 1 groupement de 5. Le livret pédagogique accompagnant le matériel propose pour chacune des 14 compétences abordées, 12 exemples numériques pouvant être proposés tels quels ou déclinés. »

Pourquoi est-ce important d'introduire des groupements de 2 et de 5 ?

« Comme il a été dit précédemment, l'utilisation, en tout ou en partie, de groupements plutôt que d'éléments isolés va permettre de placer les élèves face à des situations nouvelles exigeant de nouvelles stratégies. Ceci les implique dans une vraie démarche d'apprentissage.
Dans ce contexte, les groupements par 2 et par 5 s'imposaient.
- Les groupements par 2 amènent progressivement les élèves à la suite de nombres de 2 en 2, outil plus efficace que la suite numérique pour dénombrer une collection.
- Quant au groupement par 5, il faut bien sûr faire le rapprochement avec les 5 doigts de la main. Lorsqu'un élève aura perçu qu'il peut s'appuyer sur « le 10 » obtenu par 2 groupements de 5, il aura franchi une étape importante dans l'approche de notre système de numération décimale qui sera construit au CP. »

Dans le livret pédagogique, vous utilisez la notion de « surcomptage ». Qu'entendez-vous par ce terme ? Pourquoi est-ce important pour un enfant d'acquérir une telle procédure ?

« Le surcomptage est une procédure pouvant être mise en œuvre dans une situation d'ajout de quantité.
Prenons là encore un exemple : une première collection de 17 jetons est donnée à dénombrer à un enfant. 3 jetons sont alors ajoutés et il lui est demandé combien d'éléments possède cette nouvelle collection. La première procédure mise en œuvre par un enfant est de recompter le tout. À un moment donné, il perçoit qu'il peut s'appuyer sur 17 et continuer la suite numérique à partir de ce nombre : il surcompte.
Lorsque cette procédure sera maîtrisée (il faut partir du « bon nombre », ici 18, et savoir réciter la suite numérique en partant de n'importe quel nombre), elle deviendra un outil efficace, tout particulièrement pour ajouter « un petit nombre à un grand ». »

Avec les Zigomaths, les enfants sont invités à manipuler plusieurs types de jetons magnétiques. Dans quelle mesure la manipulation peut-elle faciliter le passage à l'abstraction ?

« Résoudre un problème n'est possible que si du sens peut lui être donné. À un certain stade, ce sens peut être perçu dans des éléments conceptuels sans lien avec le réel. C'est la mathématique du chercheur.
À l'école maternelle, ce sens ne peut être perçu que dans des situations concrètes sur lesquelles l'enfant peut agir. Par la manipulation, bien plus que l'activité papier-crayon, l'enfant pourra essayer, ajuster et accéder à la solution. Utiliser du matériel est donc nécessaire. Bien sûr cela ne garantit pas que l'élève soit dans une véritable activité de résolution de problème. Encore faut-il qu'il ait bien identifié le matériel sur lequel il travaille et que la tâche donnée soit appropriée. Par ailleurs ce n'est que lorsque, progressivement et quelquefois partiellement, il pourra se dispenser du matériel ou réussir à anticiper qu'il arrivera à l'abstraction. »

> Les Zigomaths

À découvrir aussi :

Atelier Premiers nombres
Pour amener les jeunes enfants à découvrir les nombres de 1 à 5 : comparer, dénombrer une quantité, construire une collection.

Mains magnétiques pour compter
Un support collectif très ludique, indispensable pour découvrir la numération et apprendre à compter ! L’enseignant peut mettre en place une multitude de petits jeux et activités de manipulation autour des nombres, et les adapter à l’âge et aux besoins des enfants.

Ateliers Boîtes à compter
Une collection pour découvrir progressivement les nombres de 0 à 16 et aborder l’ensemble des compétences numériques.

Digicartes Numération
Des cartes ludiques et autocorrectives : un outil original d’entraînement dès 3 ans.

Construire des phrases

Interview de Colette HENNETIER-EUDE
Professeur des écoles, enseignant en école maternelle (Seine-Maritime)
Auteur de l’atelier Le Bon Sens des Mots

Faire « manipuler » la langue orale : une priorité de l’école maternelle ! C’est ainsi que l’enfant prend progressivement conscience de la composition et des mécanismes du langage, et se prépare à entrer dans l’écrit.

Parallèlement aux activités menées sur les sons (jeux sur les rimes, recherches de syllabes communes dans des mots, etc.), le travail sur la phrase permet de mettre en place des structures syntaxiques : il s'agit de faire percevoir qu'une phrase est un ensemble de mots et que l'organisation de ces mots est importante pour qu'elle ait un sens. Par exemple les enfants prennent plaisir aux jeux grammaticaux consistant à changer la place des mots dans la phrase (« Papa regarde un éléphant. » devient « Un éléphant regarde Papa. »), ou encore le verbe (« Lucas regarde un éléphant. » devient « Lucas porte un éléphant. »).

L'enseignant est un « meneur de jeu » : il guide, fait participer, sollicite, écoute, aide à reformuler... Il doit veiller, dans la formulation de ses consignes et de ses explications, à toujours utiliser un langage cohérent, construit, compréhensible par tous. De cette façon, il amène progressivement les enfants à découvrir la façon dont fonctionne le langage, à faire leurs propres tentatives et à enrichir leur expression. Il est également important de parler avec calme, les jeunes enfants étant particulièrement sensibles à l'intonation et à la manière de dire.

Les échanges seront facilités et plus spontanés, s'ils peuvent faire appel au vécu et aux expériences des élèves. Et si toutes les occasions sont propices aux activités langagières, l'enfant sera davantage stimulé à certains moments privilégiés, en particulier lorsqu'il « agit » et se sent impliqué dans une activité.
Avec le nouvel atelier Le Bon Sens des Mots, Colette HENNETIER-EUDE propose de développer et de renforcer les compétences nécessaires à la construction de phrases courtes.

Comment avez-vous eu l'idée de créer ce matériel ?

« L'idée m'est tout simplement venue en travaillant avec mes élèves : je leur propose quotidiennement des activités de mise en relation de photos (portrait des enfants de la classe ou photos de personnages) et d'images (par exemple des aliments). Le verbe n'est pas illustré : il est écrit sur une étiquette-mot. À l'aide de ces trois supports, les enfants s'amusent à construire des phrases. Progressivement, ils deviennent capables de remplacer les images par les mots écrits et d'effectuer des substitutions pour créer de nouvelles phrases. »

Vous introduisez très tôt le mot « écrit ». Les élèves n'éprouvent-ils pas des difficultés ?

« Les enfants se familiarisent très tôt à l'école avec leur prénom écrit et ils deviennent rapidement capables de l'utiliser dans des situations variées. Par ailleurs, le travail consistant à associer des images au mot écrit correspondant leur est familier, tout comme chercher des mots connus dans les albums lus en classe. Finalement, l'écrit ne les effraie pas du tout ! Au contraire, j'ai toujours constaté que les élèves sont fiers et éprouvent un véritable plaisir à accéder ainsi au monde des « grands ». C'est l'objectif prioritaire du « Bon Sens des Mots » : mettre en relation langage oral et découverte de l'écrit. »

Votre matériel se présente sous une forme ludique. Est-ce pour encourager la manipulation ?

« Oui, la manipulation est un autre aspect essentiel pour moi. En manipulant les mots, l'enfant se les approprie peu à peu. Il les photographie, en quelque sorte, et les mémorise. Il devient aussi capable de repérer des similitudes entre les mots écrits : par exemple entre « maman » et « mange ». »

Pourriez-vous préciser les objectifs pédagogiques de votre matériel et donner quelques exemples concrets d'utilisation en classe ?

« L'un des principaux objectifs est d'amener progressivement l'enfant à s'approprier l'ordre des mots dans une phrase. Il s'agit notamment de dépasser le stade de l'énumération lorsqu'il décrit une image pour formuler une phrase correcte en respectant la syntaxe.
Pour éviter d'introduire trop de difficultés à la fois, le vocabulaire proposé est simple et précis : quatre cartes-personnages (Papa, Maman, Lilou, Lucas), quatre cartes-verbes (faire, manger, regarder, porter), un ensemble de cartes-mots du vocabulaire courant (gâteau, banane, singe, cartable, etc.). L'enfant construit des phrases simples à l'aide de ces cartes, puis dans un deuxième temps, associe la carte-scène correspondant à la phrase qu'il a construite.

Parallèlement à l'acquisition de structures syntaxiques très simples, ce matériel permet de passer du « Dire » au « Lire ». C'est son autre objectif prioritaire : établir la relation entre langage oral et langage écrit.
- L'enfant se familiarise avec l'écrit en reconnaissant des mots simples : au dos de chaque image, le nom du personnage ou le mot est écrit en script.
- Il apprend à retrouver des mots connus dans une phrase écrite : au dos de chaque carte-scène figure la phrase écrite en script (par exemple « Lilou mange une glace. »)
- Des bandes récapitulatives proposent, en quatre étapes, les illustrations et le déroulé de la scène, ainsi que les mots écrits au verso dans le même ordre. L'enfant est obligé de respecter le sens de la lecture (de gauche à droite), ce qui est loin d'être acquis par tous les élèves ! Les orthophonistes que je rencontre témoignent très souvent de la nécessité de rééduquer le sens de lecture chez les enfants qu'ils accompagnent.

Signalons aussi que les cartes-mots permettent de sensibiliser les élèves au genre d'un nom : en effet, chaque mot est précédé d'un déterminant, comme dans la phrase orale ou écrite. Les enfants apprennent à différencier « un » et « une » et peuvent alors effectuer des activités de tri (noms masculins/féminins).
En prolongements, le matériel ouvre de nombreuses possibilités d'utilisation :
- Faire construire des phrases drôles ou insolites.
- Mettre en place des activités phonologiques : repérer le nombre de syllabes ou la première syllabe d'un mot.
- Proposer des activités d'analyse « phono-graphique » : prélever des indices afin d'identifier chaque mot, effectuer des correspondances phonème-graphème.
- Découvrir le fonctionnement d'un tableau à double entrée. »

Quels conseils donneriez-vous pour exploiter ce matériel dans la classe ?

« Comme pour tout matériel pédagogique, la phase de découverte collective est importante pour familiariser les enfants avec les cartes et les bandes récapitulatives. L'accompagnement par l'adulte en atelier dirigé permet de travailler la reconnaissance des mots écrits (éventuellement le genre des noms) et la construction de phrases, en procédant à des jeux de substitution (sujet, complément). Puis progressivement, selon des rythmes différents, les enfants gagnent en autonomie et accèdent à d'autres activités déterminées par l'enseignant. »

> Le Bon Sens des Mots

À découvrir aussi :

Dimodimage
Pour amener progressivement les enfants à passer du mot à la phrase et à construire des phrases structurées.

Entrer dans l’écrit en maternelle Cycle 1
Un fichier ressources pour faire découvrir l’écrit, à travers des jeux de lecture et des mises en situations collectives ou individuelles.

J’OraliZ
Un matériel magnétique conçu pour mettre en place, en atelier dirigé, des situations de langage autour du vocabulaire et de la syntaxe. La personnalisation de scènes de la vie quotidienne avec les photos des enfants est un déclencheur de parole pour tous, même les « petits parleurs ».

Des mots en photos
Un imagier avec trois séries de photos illustrant chacune une catégorie de mots (prépositions, adjectifs qualificatifs, verbes) pour enrichir le lexique et construire des phrases.

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